Peux tu te présenter en quelques mots pour ceux qui n’ont pas encore lu ton interview dans le cadre du festival des Blogs BD ?

Me présenter… De mon vrai nom je ne m’appelle pas vraiment VicToR puisque je m’appelle Allan BARTE et avec mes 27 ans, je suis plus de la génération Goldorak que Pokemon. Pas de formation artistique mais un DESS de communication politique et publique … et surtout l’envie depuis toujours de dessiner.

D’où te vient l’inspiration pour décrire à la première personne la vie d’un enfant de 8 ans ?

Un peu de partout. Je crois que c’est Freud qui disait que les bébés étaient des pervers polymorphes… VicToR n’est plus un bébé mais il garde quelques séquelles. Le malheur des autres le fait encore beaucoup rire. Il est donc prêt à le provoquer de temps en temps histoire « d’avoir de la rigolade ». Je cherche donc avant tout des situations avec ce genre de décallage entre une situation un peu atroce et la capacité de VicToR à en rire. Pas trop de souvenir personnel donc, même si de temps en temps, ma famille doit y trouver quelques clins d’oeil.

Le blog est traditionnellement un format de journal intime. Cela a-t-il contribué au ton de ton récit ? Aurais tu raconté différement s’il avait s’agit dès le départ d’un projet d’album ?

C’est vrai que le format blog m’a poussé vers ce style « journal intime ». Je voulais en faire une sorte de parodie. Je devais donc raconter des petites histoires au jour le jour, sans savoir ce qui allait se passer par la suite. Il n’y a donc pas de fil conducteur autre que l’existence de ce narrateur. Je pense que je n’aurais pas opté pour ce format ( une petite histoire en quatres cases ) si j’avais eu à démarrer un album. Je me serai probablement dirigé vers une histoire complète et non-découpée. Du coup, avec ce style que je me suis imposé, c’est tous les jours un questionnement : Je ne peux bosser que si j’ai une bonne idée, et on est malheureusement pas brillant tous les jours.

La Vie du Lutin paraîtra en 2006 dans la collection Shampoing de Delcourt, dirigée par Lewis Trondheim (qui t’a contacté lui-même pour y publier)… Le blog restera-t-il en ligne après que l’album soit paru ?

Oui tout à fait. Ca ne pose de problème à personne. Ni à Delcourt, ni à Lewis Trondheim, ni à moi. Il continuera peut être aussi dans le magazine de Spirou. Je ne sais pas à quel rythme je continuerai à publier sur mon blog mais j’aimerais bien ne pas abandonner VicToR et ses lecteurs.

Après, il est vrai que j’aimerais bien péréniser mon statut bien fragile d’auteur de Bédé, et je serai donc en même temps sur d’autres projets, mais j’aimerai pouvoir trouver le temps pour donner vie encore au p’tit lutin.

Ensuite concernant l’album, je pense qu’il y aura à peu près un tiers d’inédits, de « gag » jamais paru sur le blog. Ce n’est vraiment une volonté commerciale mais simplement qu’avec les vacances, je n’ai pas eu le temps d’actualiser régulièrement le site et du coup, j’ai du retard. Et comme j’avais envie de raconter les vacances de VicToR, je n’ai pas terminé son année scolaire qui se retrouvera donc dans l’album.

Ensuite, je pense qu’une Bédé est aussi un objet et que le net ne peut le remplacer. J’ai d’ailleurs travaillé en sorte qu’en ayant l’album entre les mains, on ait vraiment l’inpression d’avoir le journal de VicToR. Et puis je compte sur mes lecteurs pour me subventionner !!! 🙂

Le Blog BD semble devenir un tremplin non négligeable pour les jeunes auteurs… En quelques mois il a vécu sa première success story (Frantico) et fait l’objet de son premier festival. Mais penses tu que le Blog BD puisse devenir un format à part entière ?

Un format à part entière, oui, mais d’un point de vue principalement expérimental je pense. On tente des choses sur les blogs, et on voit quelles sont les réactions des lecteurs dessus. Pour moi, c’est donc avant tout un moteur pour le dessinateur: il s’impose un rythme, il obtient des avis sur son travail actuel, cela lui permet de se découvrir et de se trouver. Ensuite, il est vrai que les blogs et internet de façon général, sont de merveilleuses vitrines pour les dessinateurs. Ils peuvent avoir dans leurs lecteurs les plus grands auteurs et les plus grands éditeurs qui peuvent leur donner des conseils, réagir à leur travail ou encore les approcher en vue d’une édition. 🙂

Un dernier mot ?

Mon rêve a toujours été de faire de la bande dessinée. Si vous voulez vraiment lui donner corps…. ACHETEZ MON ALBUM ( 😛 )… ou au moins, faites un tour sur mes blogs !!! 😉

Merci pour cette intervienw JiF. Je te joins en exclu la couverture de l’album 😛

Allan