Outre France Culture, ce sont Canal+ (tranche 7h15/8h20 à 53:53); Le Monde, Le Figaro et Le Nouvel Observateur qui relaient l’idée suivante : 2010 sera l’année de la bande dessinée numérique. Plus important encore, tous s’accorde à dire qu’au delà de la numérisation du fond, c’est la création numérique originale qu’ils attendent.

Toutefois, c’est le passage de l’adaptation à la création de BD conçues pour le Net qui signera l’émergence d’un marché.
(Le Monde)

Certes, les éditeurs de BD traditionnelles, qui sont très fébriles, ont fait le pari d’occuper le terrain. Mais ils proposent des contenus déjà existants sans penser que le Net peut aussi servir de vecteur de création BD originale.
(Lewis Trondheim, cité par Le Figaro)

A 28 ans, Ohm fait partie d’une nouvelle génération de dessinateurs qui explore la BD numérique. Pour le moment, les éditeurs se contentent surtout de mettre en ligne des œuvres papier sans les adapter pour internet ou le téléphone. Cela n’a pas de sens artistique. Le numérique offre de nouveaux champs de création qu’il faut saisir.
(Le Nouvel Observateur)

C’est avec un petit pincement au coeur que l’on constate que tous ces articles font l’impasse sur la période d’avant les blogs, comme si la BD numérique n’existait que depuis 2005. Autre déception : malgré la place légitime accordée aux acteurs professionnels qui découvrent cette année le potentiel d’une BD numérique, il aurait été de bon ton de saluer le travail accompli depuis plusieurs années par de nombreux passionnés éclairés. Ces véritables pionniers de la BD en ligne auraient beaucoup à apporter à la réflexion des pieds tendres au poches pleines qui débarquent sur le nouveau continent de la bande dessinée sur écran.

Ceci dit, c’est une excellente nouvelle que les grands médias nationaux se fassent l’écho de la vivacité actuelle du petit monde de la BD numérique. Reste à savoir si les journalistes seront aussi attentifs à l’évolution de l’image narrative électronique tout au long de l’année, en attendant Angoulême 2011…