Enquête exploratoire sur les identités professionnelles des acteurs

Je signe cet article dans le numéro 17 de la revue Distances et Médiations des Savoirs

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Résumé de l’article

The Conversation France est un média d’information numérique qui prend la forme d’un site de partage et de diffusion des savoirs autour de l’actualité générale et scientifique. Les articles sont le fruit de la collaboration entre des journalistes et des chercheurs universitaires. Se présentant comme un nouveau média numérique pour la diffusion des savoirs et de la culture scientifique, The Conversation France peut-il contribuer à renouveler la médiation scolaire en rapprochant le monde académique et celui de l’enseignement scolaire ? En position d’observateur participant, impliqué dans la promotion de The Conversation France au sein de l’université de Lorraine, l’auteur appuie sa recherche-action sur des données de terrain, une enquête de lectorat et des entretiens avec des auteurs universitaires et des journalistes afin de discuter les résultats d’une enquête exploratoire conduite auprès de stagiaires professeures-documentalistes. L’analyse suggère que le public enseignant attend une légitimation et une remédiation des contenus de The Conversation France afin de s’en sentir pleinement destinataire à titre professionnel.

Extrait de l’éditorial de Martine Vidal, Monique Grandbastien et Pierre Mœglin

Ce n’est pas de sentiment de culpabilité qu’il s’agit dans le témoignage de Julien Falgas, mais de doutes. En l’occurrence, des doutes que nourrissent des professeures documentalistes stagiaires, à propos de leurs utilisations du média d’information numérique The Conversation, d’origine australienne, récemment introduit en France avec des contenus originaux. The Conversation France se présente comme un lieu de partage et de diffusion de savoirs portant sur l’actualité, générale et scientifique, ses articles étant issus de la collaboration entre les journalistes et des chercheurs. Julien Falgas est d’autant mieux placé pour rendre compte des usages de ce média que l’université de Lorraine à laquelle il appartient est très impliquée dans sa promotion et que lui-même y contribue personnellement. Sa recherche-action interroge les possibilités de renouveler les conditions et pratiques de la médiation, à la faveur de cette occasion nouvelle de rapprocher monde scientifique et enseignement scolaire. L’un des constats auxquels il parvient est que les professeures documentalistes éprouvent des difficultés à rendre compte des controverses scientifiques dont il est question dans le média. Mais il constate également que ses journalistes eux-mêmes ne sont pas non plus certains de le faire convenablement. Quant aux chercheurs, leur implication dans – et au service de – The Conversation témoigne d’une modification des représentations qu’ils se font de leur fonction et de leur place dans la société. Sans doute la recherche qui nous est présentée ici est-elle exploratoire. Il s’agit donc de n’en tirer aucune conclusion hâtive. Cependant, son intérêt est d’attirer l’attention sur l’intérêt porté aux questions de médiation scientifique, mais aussi sur l’incertitude qui, autour de ces questions de médiation, saisit semblablement et parallèlement trois professions : celle des documentalistes, celle des journalistes et celle des chercheurs.