Tentative de définition entre tradition et modernité.

Tradition …

Certains la voient comme une sorte de nouveau médium, non pas une petite soeur mais une fille de la BD, appelée à évoluer à sa manière et à s’écarter de plus en plus de la BD papier. Il en découle un certain rejet de ses formes actuellement les plus nombreuses qui se limitent à des scan de réalisations amateur. Si ces travaux sont parfois colorisés par informatique, ils cherchent rarement à s’adapter au support informatique.

Pourtant il s’agit bel et bien d’un nouveau support et non d’un nouveau médium. Il est ridicule de sans cesse réclamer à ce que les auteurs recherchent le Graal de la BD en ligne qui utiliserait les spécificités du net, comme si rien d’autre que celui ci n’avait plus d’intérêt et que le seul fait d’utiliser une nouvelle technologie donnait une valeur.

Qui dit nouveau support dit en effet nouvelles possibilités techniques et graphiques, mais pas pour autant nouvelle forme d’expression. L’auteur qui se réclame de la bande dessinée peut donc oeuvrer en ligne sans renier ses origines, mais il doit tout de même s’adapter.

Il apparaît en effet primordial de ne pas perdre de vue qu’une BD en Ligne est avant tout une Bande Dessinée. Aux auteurs d’utiliser le support qu’ils ont choisis suivant leurs propres choix, et non suivant le carcan de la technologie et de l’originalité à tout prix.

… Et Modernité

Le net est avant tout un support permettant une diffusion potentiellement large et peu onéreuse (pour l’auteur comme pour le lecteur), c’est une bonne raison pour publier en ligne lorsque l’on n’entre pas dans le schéma de l’édition traditionnelle.

Il faut par contre accepter que l’internaute attend un chargement rapide des pages, une histoire assez courte ou segmentée en épisodes publiés de préférence avec une certaine régularité (quotidiennement ou hebdomadairement). Il faut également faciliter la prise de contact et la communication avec le lecteur, mais aussi entre les lecteurs qui sont susceptibles de se réunir autour de l’intérêt pour une oeuvre ou un auteur. Enfin et pour résumer, l’auteur en ligne doit accomplir lui même les choix éditoriaux qui favoriseront l’accueil de son récit par le public.

Dans l’idéal, si ces choix sont en correspondance avec des choix artistiques, le récit ne pourra qu’en être grandi. La simple diffusion de scans assèche souvent le travail d’auteurs amateurs pourtant doués… Mais l’édition traditionnelle par ses contraintes assèche elle aussi bien des oeuvres qui auraient sans doute donné toute leur mesure dans d’autres conditions.

Au delà des aspects éditoriaux il est bien sûr intéressant, mais pas indispensable, d’utiliser les possibilités de la messagerie électronique, du sondage, de l’animation , du son etc. Quitte à finalement créer quelquechose qui ne soit plus tout à fait de la BD… L’important n’est-il pas de raconter ce que l’on souhaite raconter ?