Je reprends ici un message posté sur le forum de bdamateur.com en réponse à la question de la place des blogs dans l’évolution de la bande dessinée. En substance :

  • les blogs augmentent l’offre de BD en ligne, grâce à leur simplicité
  • le public francophone a lui aussi augmenté
  • la bande dessinée a fait main basse sur l’autobiographie, thème naturel du blog
  • Frantico a montré la voie aux jeunes auteurs qui rêvent d’être édités
  • certains professionnels rêveraient de pouvoir publier en ligne
  • ne manque plus que des modèles pour y parvenir… On y travaille

L’atout principal des blogs est leur simplicité. Jusqu’alors il fallait encore être un petit peu technicien pour publier en ligne, ou connaître quelqu’un qui accepte de le faire à sa place. Le blog permet donc d’augmenter radicalement l’offre de BD en ligne.

Ajoutons à cela le fait que le public de connectés en haut débit a explosé au cours de l’année passée. Autrement dit il y a une demande également croissante pour des contenus en ligne.

Notons de plus que la « nouvelle bande dessinée » s’est énormément construite autour de l’autobiographie, ce qui signifie que la BD semble d’autant plus propice pour raconter sa vie… Tout comme le blog.

Enfin, lâchons là dessus un vrai-faux anonyme – Frantico – qui réalise en six mois ce qu’aucun auteur en ligne francophone n’avait réalisé en plusieurs années : des milliers de lecteurs quotidiens et un éditeur reconnu… Et en un an le rêve de n’importe quel jeune auteur : être nominé pour l’Alph Art du meilleur premier album. Que Frantico soit en réalité et selon toute vraisemblance une création de Laurent Chabosy (alias également Lewis Trondheim) n’enlève rien au fait qu’il a donné au blog-bd l’étincelle dont il avait besoin : de plus en plus de jeunes auteurs choisissent ce support pour débuter, rêvant tous de trouver un jour un éditeur… Certains y sont parvenus, tel Allan Barte avec son blog du Lutin, repéré par Trondheim pour la collection Shampoing (tiens donc).

Pendant que les jeunes rêvent de franchir les passerelles vers le papier, des pros semblent rêver de la liberté offerte par les écrans : Boulet met sur un pied d’égalité la création pour les albums et celle pour son blog.

J’avoue être enthousiaste devant ces bouleversements tout récents, alors que les années passées m’avaient conduit à la morosité quand à l’avenir d’une production BD pour les écrans. Reste à trouver les modèles pour qu’un marché naisse sur le web francophone (des choses existent déjà chez les anglo-saxons et les asiatiques, mais dans des contextes très différents), afin que les auteurs puissent choisir le support de leurs histoires. Mais c’est une autre histoire, et mes amis JMG et Doc Folaweb en savent quelquechose puisque nous travaillons d’arrache-pied depuis que l’idée d’une plateforme d’édition de BD en ligne est née lors d’une discussion sur ce même forum « bdamateur »… On en reparlera prochainement j’espère.