04/05/2010 à 18h30 : l’abonnement est toujours aux abonnés absent sur Iznéo, tandis que l’achat définitif des albums est proposé au tarif de 4.99€.

26/03/2010 à 07h30 : le portail Iznéo a ouvert ses portes hier soir sans formule d’abonnement mensuelle. La location à 1,99€ ne couvre que 10 jours au lieu des 30 annoncés initialement. La vidéo qui présentait ces offres n’est plus visible publiquement, elle était sans doute réservée à des journalistes ou des partenaires pour l’avant-première. Pendant ce temps l’appel du numérique réunit plus de 800 signatures.

Les conditions générales de vente d’Izneo indiquent que l’abonnement sera disponible dans une future version du site. Il offrira l’accès à l’ensemble des BD du catalogue dans la limite de 5 lectures par BD, depuis 3 adresses IP au maximum. Le tarif reste inconnu à l’heure actuelle.

Depuis plusieurs mois, face au développement des offres de vente de bandes dessinées numérisées, j’ai fermement défendu le modèle de l’abonnement. Du projet d’auteurs Les Autres gens au portail d’éditeurs Iznéo (ouverture le 26 mars), la BD numérique semble enfin prendre cette voie.

A l’image des clients de Magnatune dans le domaine musical, il y a fort à parier que les lecteurs de BD préfèrent souscrire un abonnement à un large catalogue numérique qu’acquérir des fichiers à l’unité. C’est une démarche d’autant plus pertinente que la bande dessinée peut compter sur son lectorat numérique pour ajouter à sa collection les livres découverts en version numérique… Lorsque les lecteurs ne décident pas tout simplement d’offrir ces livres. Les trois-quarts des ventes de BD sont destinées à être offertes apprend-on dans un article des Echos du 27 janvier 2010 intitulé Média-Participations : missel et BD numérique.

Voilà sans doute pourquoi le groupe Media Participation mise sur le streaming et l’abonnement. Le premier groupe européen en matière de bande dessinée a décidé d’exploiter lui-même son catalogue sur support numérique à travers le portail Iznéo. La formule médiatisée jusqu’à présent reposait sur l’accès en streaming durant 30 jours à un album pour 1.99€. Moins onéreuse que l’offre de Digibidi (72h pour 2.90€), cette formule n’en est pas moins décevante : à travers la commercialisation à l’unité, elle ne favorise pas la découverte.

Une avant-première vidéo révèle l’existence d’une autre formule bien plus attractive : l’abonnement mensuel pour 9.99€ à l’ensemble du catalogue :

Iznéo : abonnement pour 9.99€/mois à  tout le catalogue.
via Bodoï

Avec des offres de ce type, les lecteurs s’intéresseront peut-être un peu plus à la lecture de bande dessinée sur support numérique. A condition que les auteurs y trouvent leur compte et autorisent l’exploitation de leurs oeuvres sur support numérique. Le groupement bande dessinée du Syndicat national des auteurs compositeurs lance l’appel du numérique face au manque de concertation par les éditeurs sur ces nouveaux modes d’exploitation de leurs oeuvres.

La question d’une création originale de bande dessinée numérique reste également posée. Si la création numérique existe de longue date, sa viabilité économique reste à trouver. Tandis que les éditeurs cherchent à exploiter leur fond « papier, des auteurs lancent un feuilleton sur abonnement : Les Autres gens. Ils posent un jalon que Sébastien Naeco juge probant. Des milliers de lecteurs ont ouvert un compte pour suivre gratuitement cette « bédénovella » chaque jour pendant un mois. Il est encore trop tôt pour savoir combien d’entre eux paieront 2.79€ par mois pour suivre le destin de Mathilde et de son entourage à partir du 1er avril. L’abonnement comme modèle économique d’une création de BD en ligne originale ? Pourquoi pas ! Reste à savoir quel dispositif les auteurs mettront en place pour conquérir de nouveaux lecteurs en dehors du public qui aura profité du premier mois gratuit.